vendredi 22 août 2014

Histoire de la Bataille du Boulou (partie 3/3)


Pour vous faciliter la compréhension des évènements qui se sont déroulés du 17 avril 1793 au 1 mai 1794, nous vous présentons une brève explication des combats en trois parties.
Pour lire la partie 1/3 "Année 1794" (cliquer ici) 
Pour lire la partie 2/3 "L'arrivée de Dugommier" (cliquer ici)





PARTIE 3/3  

"CONCENTRATION DES TROUPES DANS LA NUIT DU 30 AVRIL AU 1er MAI"

Dans la nuit du 30 avril au 1 er mai DUGOMMIER manœuvre sur l'espace qu'il a sanctuarisé.

Comme NAVARRO ne bouge pas, VICTOR (2600 hommes) reçoit l'ordre de se mettre à disposition du centre. LEMOINE et sa réserve de 3000 hommes franchissent le Tech à 21 heures pour se joindre aux troupes de CHABERT et POINT. Quand aux premières lueurs de l'aube le colonel ARRIAS (commandant du camp des Trompettes) se déploie en ligne de bataille dans la plaine de Montesquieu, il a devant lui presque 11 000 hommes: il est pulvérisé!


EXPLOITATION

Dans la nuit du 30 avril au 1 er  mai 1794 AUGEREAU a reçu l'ordre d'attaquer avec vigueur le pont de Céret. Dés l'aube il repousse MENDINETTA et ses troupes démoralisées par le fait de devoir combattre à front renversé.

La Légion des Allobroges s’élance de Taillet, objectif prendre Céret à revers en empruntant le ravin de Reynés. GUIEU fonce sur le pont de Céret tandis que MIRABEL s’avance vers le Pla dal Rey pour y affronter deux escadrons de dragons qu’il fera prisonniers mais après un dur combat comme en témoignent encore les balles trouvées, concentrées sur des points de résistance le long du talus ouest. 8000 réquisitionnaires venant de Tresserre abordent le plateau par l’Est.

LA UNION ne réagit pas, il a envoyé le Prince de MONFORTE avec 800 dragons en observateur, en arrière du camp des Trompettes avec ordre de ne pas s’engager. Quand MONFORTE voit qu’ARRIAS et ses troupes sont écrasées il rompt la ligne de bataille pour s’enfuir.

C’est le moment qu’attendait DUGOMMIER pour lancer sa cavalerie, 22ème Chasseurs et 14ème  Hussards, objectif le pont de Céret.

Céret, Pont du Diable (phot.MLV)

Pour être aussi réactif DUGOMMIER devait se trouver au-dessus de l’actuelle gare de Banuyuls dels Aspres d’où il avait une vue générale des combats.

LAS AMARILLAS qui est en position avec ses troupes sur la serra de la Joseta (entre le Boulou et St Jean Pla de Corts) voit tout le désastre et décide de fuir par le gué de St Jean Pla de Corts, pour regagner l’Espagne par le col du Portell. Il pense en avoir le temps puisque LEMOINE se dirige vers le parc d’artillerie espagnole à l’emplacement de la nouvelle mairie du Boulou. Mais en descendant de sa position ses colonnes sont coupées en deux par LABARRE et son 22ème Chasseurs qui ne s’arrête pas et fonce vers Céret. LAS AMARILLAS est surpris il ne pensait pas que DUGOMMIER utiliserait une cavalerie légère en « choc » ! C’est la débandade totale, LEMOINE en profitera pour faire des prisonniers.


Charge du 22éme Chasseurs dans la plaine de Saint-Jean Pla de Corts le 1er mai 1794
Collection privée (phot.AM)

Remarque : ils portent encore le bonnet conique
Collection privée (phot.AM)


Pendant ce temps QUESNEL à la tête du 15ème Dragons remonte le Tech rive droite et il ne tardera pas à sabrer les fuyards qui essayent de s’engager sur les pentes du col du Portell.

En ce début d’après-midi du 1er mai, GUIEU finit tout juste de dégager le pont de Céret défendu par le général FORBES quand on entend déjà les sabots du 22ème Chasseurs  s’engager à l’autre bout du pont.


POUR CONCLURE


Les Espagnols sont complètement défaits ils laissent sur le terrain 1500 morts, 1500 prisonniers et des vivres en quantité.

 La bataille du Boulou est une bataille de destruction. DUGOMMIER a cherché à détruire l’ennemi d’un coup et il y parvient magistralement, la manoeuvre sur les arrières a parfaitement réussi. 
L’ennemi est complètement désemparé, la route de la retraite est coupée, ils sont obligés de combattre à front renversé la panique est générale.

DUGOMMIER est lui même surpris de l’effet psychologique de cette stratègie sur l’état major espagnol. 
On remarquera que des éléments de la brigade MARTIN se trouvent le 1er mai au-dessus de Maureillas sans objectif. Ils auraient pu couper la route du Portell tandis que la division de Cerdagne pouvait en passant par le pla Guillem et boucler la haute vallée du Tech. 

Si DUGOMMIER avait pris ces mesures le piège aurait été total !


                                                                                                               Texte par Pierre Vigo

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